Bonjour,
Un soir d’orage, j’écrivais depuis des heures sans pause. Entre deux éclairs, j’ai progressivement fermé les yeux. Au pied de ma bibliothèque, je me suis endormi.
Les pages d’un roman se sont dépliées devant moi, comme les ailes d’un papillon. Un génie de lettres vêtues me fit comprendre qu’il communiquait avec les humains quand un rêve le transportait.
L’esprit de l’ouvrage m’a confié que son auteur n’était pas un nom connu. Il n’était pas né chez un éditeur illustre. Il avait erré de groupes de lectures en dédicaces sans public, avec parfois un seul mot d’encouragement, souvent sans rien. Une phrase mettant en valeur sa couverture et son histoire le comblait. Il se sentait tout petit devant des ouvrages qui le dédaignaient mais qui étaient auréolés de tirages gigantesques, et de chroniques superbes.
Les luttes sont féroces pour attirer le lecteur. Les livres se lisent entre eux. Ils ne se comprennent pas toujours. Je saisissais sa tristesse de génie négligé. Il affirmait que les plus belles histoires, les plus beaux textes n’attirent pas toujours le succès.
Son créateur avait fait envoyer plus de trente livres à des journalistes et à des chroniqueurs. Seulement une dizaine avait daigné répondre. Le génie du roman me chuchota qu’il ne répondait pas trop aux couleurs de la mode. Il ne se lisait pas en un soir, ou sur un quai de gare. Il me conseilla de l’adopter.
Il est des songes qui peuvent vous réveiller. C’est ainsi que je me suis redressé en sueur le nez dans un roman, l’œuvre d’un ami.
Qui suis-je ? Juste un écrivaillon qui a l’audace de vous proposer quelques écrits.
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